Trump vante le montant historique» des contrats signés dans le Golfe

Le président américain affirme que sa que tournée dans le Golfe pourrait générer jusqu'à 4.000 milliards de dollars de contrats.

Une somme nettement supérieure à l'addition officielle établie par la Maison-Blanche.

Charles Plantade et Claude Fouquet. Les Echos.

Lors de sa tournée dans le Golfe, Donald Trump a promis un véritable jackpot pour les Etats-Unis.

C'est une tournée historique. Il n'ya jamais eu de tournée pouvant rapporter, au total, 3.500 à 4.000 milliards de dollars en seulement quatre ou cinq jours, a salué jeudi le président américain lors d'une rencontre avec des chefs d'entreprise à Doha.

Seul hic, les données publiées par la Maison-Blanche laissent entendre qu'à ce jour, les contrats signés pèsent pour à peine la moitié de cette somme, avec quelque 1.200 milliards de dollars obtenus au Qatar (un montant effectivement historique) et 600 milliards en Arabie saoudite.

Ainsi, pour rester dans les clous et atteindre la barre des 3.500 milliards, Donald Trump devrait décrocher au minimum quelque 1.700 milliards de dollars de contrats supplémentaires de la part des Emirats arabes unis, dernière étape de son périple, pour que son compte soit bon. Une broutille pour l'as autoproclamé de la négociation.

Le président américain ne pratique pas la méthode Coué mais, comme il l'a fait souvent par le passé, a tendance à mélanger les dossiers. Additionnant des contrats parfois étalés sur plusieurs années. Et il prend parfois en compte des déclarations d'intention et des protocoles d'accord comme s'il s'agis sait de contrats effectivement signés.

Si l'Arabie saoudite s'est engagé à investir dans un premier temps 600 milliards de dollars aux Etats-Unis, l'objectif affiché est d'atteindre 1.000 milliards de dollars sur quatre ans. De même, les 1.200 milliards de dollars annoncés avec le Qatar sont une évaluation des échanges avec les Etats-Unis qui pourraient être générés dans les prochaines années.

Dans le détail, l'enveloppe saoudienne de 600 milliards comprend la vente de matériel militaire américain à la monarchie du Golfe, pour près de 142 milliards. Il s'agirait, selon la Maison-Blanche, du plus important accord de vente de maté riel de défense de l'histoire.

Pêche aux investissements miraculeuse
Sajoute à cela un projet d'investissements dans des centres de données aux Etats-Unis (20 milliards); un engagement de Google, Data Volt, Oracle, Salesforce, AMD et Uber d'investir 80 milliards dans les technologies transformatrice de pointe dans les deux pays des exportations de matériels énergéti ques (14,2 milliards); la vente de Boeing 737-8 pour 4,8 milliards; des gages de la part de fonds sectoriels d'investir près de 15 milliards dans des entreprises américaines; la construction par Shamekh IV Solutions d'une usine dans le Michigan pour 5,8 milliards et celle d'infrastructures clés en Arabie saoudite (dont l'aéroport King Salman) pour 2 milliards de dollars. Des premiers accords qui renforcent notre sécurité énergétique, notre industrie de la défense, notre leadership technologique et notre accès aux infrastructures mondiales et aux minéraux essentiels, se féli cite l'administration Trump.

Au Qatar, la pêche aux investissements a été encore plus miraculeuse. Notamment grâce à la commande historique de la part de Qatar Airways de 210 Boeing 787 Dreamliner qui se monterait à 96 milliards de dollars, selon les chiffres de la Maison-Blanche. Un accord qui soutiendra - plus d'un million d'emplois américains au cours de la production et de la livraison des avions. Parsons Corportation rafle aussi la mise avec une trentaine de contrats pour 97 milliards de dollars. L'énergéticien McDermott décroche, lui, un deal à 8,5 milliards de dollars avec Qatar Energy.

Washington et Doha ont aussi signé une déclaration d'intention pour renforcer leur partenariat en termes de sécurité, avec plus de 38 milliards de dollars d'investissement potentiels. Et l'émirat s'engage à investir un milliard de dollars dans les technologies quantiques de pointe, et un autre dans des technologies anti-drone vendues par une filiale de RTX. General Atomics a aussi conclu un accord de près de 2 milliards de dollars pour l'acquisition par le Qatar du système d'avion télépiloté MQ-9B.

En tant que négociateur en chef, la dernière réussite du président Trump au Qatar est une nouvelle victoire pour l'Amérique, conclut fie rement la Maison-Blanche.